La Fondation Franco-Britannique de Sillery a été reconnue en 2012 par le ministère de l’intérieur. Elle tire son histoire de la Colonie Franco-Britannique de Sillery elle-même descendante de la Franco-British Colony For Convalescent.
Les grandes époques du développement sont représentées par thématique : les origines, les personnalités et son développement.
Les origines
De 1914 à 1918, soutenu entre autres par l’Ambassadeur de France à Londres, le Comité Franco-Britannique de la Croix Rouge présidé par Mme de la Panouse a multiplié ses activités en faveur des soldats alliés blessés utilisant pour cela les fonds versés par de nombreux donateurs anglais et écossais.
La guerre terminée, le Comité se trouve encore en possession de sommes importantes. Dans l’incapacité de rendre ces sommes aux donateurs, et avec l’assentiment des membres du Comité, il est décidé d’en faire bénéficier la France. Une propriété sera achetée dans les environs de Paris où l’on s’occupera soit de la rééducation des soldats français blessés, soit de toute autre activité qui paraitra plus nécessaire, les Anglais assurant la bonne marche de l’œuvre par le revenu des fonds appartenant au Comité.
Pour ce faire, deux solutions étaient envisageables : créer une association charitable ou bien une société civile immobilière.
En 1919, en droit français, la possession d’immeubles par les associations était fiscalement onéreuse. La seconde solution fut logiquement retenue : la Société Civile pour l’acquisition du domaine de Sillery et autres immeubles fut donc créée les 14 et 18 février 1919.
Un acte sous signature privée fut enregistré chez Maître Gresle, notaire à Paris. Le capital de la société 100 000 francs était nominalement souscrit par 4 personnes : la Vicomtesse de la Panouse, Monsieur Dudley Holden Illingworth, Monsieur Herbert Brown, Monsieur Humbert de Wendel, chacune des parts étant de 25 000 francs.
Vis-à-vis du Comité de la Croix Rouge, les participants jouaient le rôle de « trustees », c’est-à-dire qu’ils étaient investis de la propriété de tous les biens immobiliers acquis, de tous les titres, actions et autres valeurs appartenant à la société pour autant que la loi du pays dans lequel ils se trouvaient situés, le permettait. Mais ces biens, restaient assujettis au contrôle du Comité et aucune partie du patrimoine acquis ne pouvait être « vendue, cédée, transférée, transportée ou autrement aliénée » par les trustees sans l’autorisation du Comité (statuts).
Pour 95 000 francs la Société Civile Immobilière acquit pareillement à Paris un immeuble qui devint par la suite un dispensaire travaillant en étroite association avec Sillery.
Bientôt au Comité Franco-Britannique de la Croix Rouge qui n’avait plus lieu d’être, se substitua l’association « Franco British Colony for Convalescents incorpored » (FBCC) chargée de gérer les œuvres créées en France.
D’abord association de fait pendant les premiers mois de 1919, elle fut officiellement constituée le 10 octobre 1919 et ses Statuts déposés à Londres ; elle se choisit un Président : Madame de la Panouse qui assurait aussi la présidence de la Société Civile Immobilière.
La plupart des membres du comité de la Croix Rouge se retrouvaient dans le Conseil d’Administration de la nouvelle association.
Pour être en mesure de gérer, la FBCC devait conclure un accord avec la Société Civile Immobilière, propriétaire.
Celle-ci représentée par son Président Madame de la Panouse loua à l’Association anglaise, une propriété sise à Épinay, dénommée Domaine de Sillery à prendre dans l’état où elle se trouvait, avec pour seules conditions : paiement des contributions foncières et autres, assurance contre l’incendie et les risques locatifs. Le dispositif de fonctionnement était en place. C’est dans ce cadre qu’il allait évoluer socialement, économiquement et juridiquement.
Une négociation fut alors menée avec le ministère des Finances qui accepta que la société se transforme en association moyennant le paiement d’une taxe fiscale nominale. La SCI prit le nom d’Association du Domaine de Sillery (ADS) par acte et sous signature privée enregistrée à Longjumeau le 4 avril 1949.
Enfin, de façon à jouir pleinement des prérogatives accordées aux associations par la loi 1901, l’Assemblée Générale extraordinaire tenue à Londres le 15 décembre 1965 décida que l’ADS prendrait le nom de « Colonnie Franco-Britannique de Sillery » (CFBS) avec pour siège social le château de Sillery.
Les statuts furent modifiés en conséquence et approuvés par arrêté du ministère de l’Intérieur le 27 septembre 1966 (Journal Officiel du 13/11/1966). Ils subirent un dernier toilettage au début des années 2000 avant d’être totalement revus dans le cadre de la réflexion menée pour le passage en Fondation.
Les grandes étapes :
1919 : Création sur le Domaine de Sillery d’un établissement qui accueille des blessés de guerre mais aussi des personnes atteintes de tuberculose. L’établissement créé par la FBCC :
- travaille alors en étroite collaboration avec le sanatorium de Bligny (où les Professeurs Calmette et Guérin mirent au point le vaccin bilié de Calmette et Guérin, vaccin contre la tuberculose plus connu sous acronyme BCG) ;
- est dirigé de 1919 à 1960 par Mademoiselle Amélie de Pitteurs.
A partir de 1949, le projet d’autoroute du sud dont on ne connaissait pas le tracé, obscurcit considérablement l’avenir de Sillery. L’association est expropriée le 14 mai 1955 pour cause d’utilité publique des terrains et immeubles sur lesquels l’autoroute doit être construite. Le domaine est amputé de larges portions de terrain au nord du Château mais surtout il est divisé en deux parties dont une est totalement séparée de Sillery. A terme, cette partie sera vendue. Les fonds ainsi obtenus seront consacrés à la construction de l’Institut Médico-Éducatif de Sillery destiné à accueillir des jeunes de 14 à 20 ans souffrant de déficience mentale et troubles associés. Cet établissement sera ouvert en 1972.
En 1954, la disparition de la tuberculose entraine la transformation de l’établissement en centre Post Cure, son activité sanitaire n’étant plus nécessaire. A partir de cette date, l’établissement évolue pour devenir en quelques années un Centre de Réadaptation Professionnelle.
En 1972, les fonds de la partie de terrain qui a été vendu permettent la construction et l’ouverture de l’Institut Médico-Éducatif (IME) destiné à accueillir des jeunes de 14 à 20 ans souffrant de déficience mentale troubles associés.
En 1994, à partir de l’IME de Sillery et afin de répondre à des besoins émergents, la CFBS crée le Service d’Éducation Spéciale et de Soins à Domicile de Sillery. Ce service de « cavalerie légère » est destiné à aider des jeunes souffrant de déficience mentale et/ou de troubles associés et de ce fait, trouvant difficilement leur place dans les systèmes éducatifs existants.
En 1997, la CFBS souhaitant répondre à une préoccupation récurrente des parents ou proches d’usagers handicapés dans l’incapacité d’intégrer le monde du travail ordinaire crée un Centre d’Aide par le Travail (CAT à Athis Mons).
En 2002, la CFBS ouvre un Foyer d’Hébergement pour Travailleurs handicapés à Épinay-sur-Orge. Pour ce faire, l’Association achète en 2000 un ancien hôtel dans lequel des travaux d’aménagement sont effectués pour rendre le bâtiment compatible avec ses nouvelles fonctions. La CFBS a pour objectif de répondre au besoin criant d’hébergement pour des personnes handicapées à la fois autonomes pour le travail mais dans l’incapacité de vivre sans une structure accompagnatrice.
En 2003, ouverture du CAT « les Ateliers de la Prairie » aujourd’hui situé à Villebon-sur-Yvette.
En 2004, ouverture du CAT « les Ateliers du Moulin » situé à Bondoufle. En 2005 les CAT prendront une nouvelle dénomination : ESAT, établissement et service d’aide par le travail.
En 2006, autorisation d’ouverture et création du siège social.
En 2012, le 23 février, par décret, l’Association Colonie Franco-britannique de Sillery devient Fondation Franco-Britannique de Sillery, son action est reconnue d’utilité publique.
En 2014, la Fondation Franco-Britannique de Sillery a créé son centre de formation « Formasyl » qui s’enrichit de la connaissance des publics accueillis et des pratiques professionnelles dans les établissements de la Fondation.
En 2015, la FFBS se développe et étend son champ d’intervention en reprenant deux établissements en Bretagne :
L’expansion continue en 2017, le 1er février, l’ESAT les ateliers du Perreux peut accueillir 52 travailleurs handicapés, des deux sexes, âgés au minimum de 18 ans, sans limite d’âge au-delà du soixantième anniversaire, présentant un handicap mental avec ou sans troubles psychologiques, neurologiques, handicap physique associés, pouvant travailler en milieu protégé.
L’année 2018 voit la création de son dispositif d’emploi accompagné, Accessyl, au sein duquel, 40 personnes en situation de handicap bénéficient d’un accompagnement personnalisé avec le soutien de conseillers en emploi accompagné ou job coachs, dont leur disponibilité participe à l’efficacité du parcours socioprofessionnel. Cet accompagnement sur le long terme débute en amont de la recherche d’emploi et se poursuit après la prise de poste.
En 2019, la Fondation Franco-Britannique de Sillery fête ses 100 ans. En un siècle, la Fondation a bien évolué, mais est toujours au service des personnes qui en ont besoin. Une grande fête est organisée dans le parc où se rassemblent 1500 personnes.
La FFBS a créé un nouvel établissement en 2020, Les Chantiers de Sillery. Ces chantiers et ateliers d’insertion recrutent et accompagnent des personnes en difficulté sociale et professionnelle sur des contrats à durée déterminée d’insertion (CDDI), d’un période (durée) de 4 à 24 mois, sur des missions d’utilité publique.
2023 est une année qui bouge et voit l’ouverture de l’entreprise adaptée Le Relais de Sillery, qui fonctionne comme une entreprise en milieu ordinaire tout en ayant comme particularité de consacrer au minimum 75% de ses effectifs à des personnes en situation de handicap. Les 25% restants peuvent être consacrés au recrutement de salariés non éligibles à l’aide au poste. L’ouverture du restaurant la Table de Sillery, à Épinay-sur-Orge, est la vitrine de cette EA.
Le rachat d’une biscuiterie à Douarnenez, en Bretagne, rajoute une nouvelle activité à l’entreprise adaptée de Sillery-Quimper.
Les personnalités :
La route de l’Association a croisé de nombreuses personnalités telles :
- • Paul Cambon, Ambassadeur de France à Londres de 1898 à 1920 qui, avec son neveu Roger Cambon, a soutenu avec énergie le Comité Franco-Britannique de la Croix Rouge présidé par Madame de la Panouse. Pour mémoire, Paul Cambon a joué un rôle important dans la constitution de l’Entente cordiale, puis de l’accord russo-britannique de 1907. Au début de la Première Guerre mondiale, il a poussé le Royaume-Uni à entrer en guerre contre l’Allemagne.
- • Lord Baden Powell, fondateur du mouvement scout, ami de la première directrice de Sillery.
Mais celles qui demeurent encore aujourd’hui, dans l’esprit de tous sont :
- • le Comité Franco-Britannique de la Croix Rouge, s’il nous est autorisé à lui conférer des qualités humaines,
- • Madame de la Panouse, sa fille Madame de Salis, son petit-fils Charles de Salis,
- • Mademoiselle de Pitteurs
Le Comité Franco-Britannique de la Croix Rouge parce qu’il symbolise à la fois :
- • la générosité britannique à l’origine de la Fondation actuelle,
- • l’inlassable dévouement à la cause des soldats britanniques et alliés durant la première guerre mondiale du peuple britannique représenté par la reine Mary, épouse de George V (Roi du Royaume Uni et des dominions britanniques, Empereur des Indes). En galvanisant les bonnes volontés, elle a incité nombre de personnalités à s’investir dans des actions humanitaires,
- • une Entente Cordiale dégagée de tout intérêt politique et financier où seul est pris en compte l’intérêt des personnes en souffrance.
Madame de la Panouse, épouse de l’attaché militaire français à Londres durant la première guerre mondiale, parce qu’elle est à l’origine de l’engagement du Comité Franco- Britannique de la Croix Rouge dans des actions humanitaires menées en France après la fin du conflit : achat du domaine de Sillery, création de l’Association.
Madame de la Panouse a présidé à la destinée de la Colonie Franco-Britannique de Sillery de 1919 à 1941 ; Madame de Salis, sa fille lui succéda jusqu’en 1984 date à laquelle Charles de Salis, son fils, petit-fils de Madame de la Panouse devint Président. Il le demeura jusqu’en juin 2010. En 90 ans, la famille de la Panouse-de Salis a mis en place une gouvernance franco-britannique pour Sillery, caractéristique toujours vraie pour la gouvernance de la Fondation.
• Mademoiselle Amélie de Pitteurs, parce qu’elle fut directrice de Sillery depuis la fondation de l’institution jusqu’à son décès à Sillery en 1960. Amie de Madame de la Panouse, ayant durant la première guerre mondiale créé un hôpital de campagne pour soigner les blessés quelle que soit leur nationalité, Amélie de Pitteurs avait 49 ans lorsqu’elle prit la direction de Sillery en 1919. Personnalité « extra-ordinaire », femme d’exception, de caractère et de conviction, amie de Lord Baden Powell, la Colonnie Franco-Britannique de Sillery lui doit, entre autres, d’avoir survécu à la seconde guerre mondiale. Sa devise personnelle était : « servir ».
Historique du Conseil d’administration
Comité Franco-Britannique de la Croix Rouge (1914-1919)
- Vicomtesse de LA PANOUSE
- Arthur STANLEY (trésorier)
- Dudley Holden ILLINGWORTH
- Herbert BROWN
- Noël Dean BARDSWELL
- Eva PLAYFAIR
- Janie RALLI
Présidence CFBS et FFBS
- Vicomtesse de LA PANOUSE 1919-1941
Pour assurer la survie de Sillery pendant l’occupation de la France durant la deuxième guerre mondiale, il a été procédé, en 1941, à des modifications de statuts restées en vigueur jusqu’en 1949.
Personnalité |
Période |
Comtesse Françoise de SALIS |
1949 – 1984 |
Comte Charles de SALIS |
1985 – 2010 |
Brigadier John F. RICKETT |
2010 – 2019 |
Colonel Geoffrey CARDOZO |
2019 – aujourd’hui |